«Notre solution est à même de concurrencer les grands oligopoles mondiaux que sont Mastercard et Visa », avance Joël-Alexis Bialkiewicz, fondateur de DeluPay et associé gérant de la Banque Delubac & Cie. Ce dernier affiche de grandes ambitions pour sa solution, qui a été présentée cette année au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, le grand showroom mondial sur les nouvelles technologies.
Joël-Alexis Bialkiewicz a eu l’idée de développer son application à la suite d’un voyage en Asie durant lequel il a été amené à tester des applications de paiement locales, très pratiques par certains aspects, mais relativement limitées sur d’autres. « Elles permettent de payer rapidement via un smartphone, mais le montant doit être saisi par l’acheteur et c’est très compliqué d’être remboursé en cas d’erreur », relève-t-il.
De même, les cartes de paiement classiques présentent, d’après lui, bien des lacunes : « Elles intègrent un grand nombre d’intermédiaires. Par conséquent, les traitements sont relativement longs et consomment de l’énergie inutilement. » Les erreurs possibles lors des paiements sur internet découragent aussi les acheteurs. « Il faut saisir 23 chiffres, le risque d’erreur est donc élevé et quand un particulier se voit refuser un paiement, il ne cherche pas à réitérer son achat. Le coût des paniers abandonnés est très élevé, parfois même supérieur à celui de la fraude, qui s’élève à un milliard d’euros par an pour les petits commerces en France », détaille Joël-Alexis Bialkiewicz.
Les cartes de paiement présentent enfin de nombreuses failles de sécurité. « Les codes sont indiqués sur la carte et peuvent être facilement piratés », poursuit Joël-Alexis Bialkiewicz. DeluPay ambitionne de résoudre tous ces problèmes. « Notre solution n’est pas un wallet, ou portefeuille, comme la plupart des applications. Elle fonctionne comme une véritable carte de paiement différée, les sommes sont prélevées en fin de mois sur le compte bancaire de l’utilisateur, sans aucun frais réel ni caché pour les particuliers », précise-t-il. Le temps de traitement est plus rapide, car il n’y a pas d’intermédiaires et les possibilités de fraude sont réduites, les paiements devant être validés par l’acheteur sur l’appli, qui mentionne le nom et l’adresse du commerçant ainsi que le montant.
Une levée de fonds nécessaire
Pour lancer DeluPay, la fintech a commencé par démarcher les petits commerces, mais elle peut être utilisée par de grandes enseignes, des plateformes d’e-commerce ou encore lors de manifestations sportives, culturelles ou musicales, via le bluetooth. Un message apparaît sur le smartphone de l’utilisateur dans un rayon de 10 mètres de l’entrée et il suffit de cliquer sur un bouton figurant dans l’appli pour payer.
Reste maintenant à développer sa notoriété et pour cela, la fintech a besoin de lever des capitaux, même si la Banque Delubac & Cie a investi, depuis 2021, pour financer son développement. Le fondateur aimerait convaincre des investisseurs européens. « Il n’existe pas d’acteurs mondiaux en Europe sur les paiements, le groupement des Cartes Bancaires est en perte de vitesse. Nous devons disposer d’une souveraineté dans ce domaine », affirme Joël-Alexis Bialkiewicz. Un argument qu’il compte utiliser pour lever des fonds.